Le cétogène, bon ou pas bon pour la santé ? Le cétogène végétarien est-il vraiment meilleur ? Quels en sont les effets sur le corps ?

Si vous vous intéressez un peu à l’alimentation, vous avez sans-doute noté la mode actuelle concernant la diète cétogène.

Qui a même deux version : une pas vg (la première, la plus traditionnelle), et une autre vg, qui permet de surfer à la fois sur la mode du « céto » et sur la mode du « vg ». Double intérêt !

En quoi consiste la diète cétogène ?

Étymologiquement, « cétogène » signifie : « qui permet la formation de corps cétoniques ».

Cette diète, qui n’est pas présentée par ses partisans comme un régime, mais comme un mode de vie, vise à réduire le plus possible la consommation de glucides, au profit de la consommation des lipides pour engendrer un état de cétose, afin de provoquer une perte de poids rapide.

Pourquoi est-elle « vendue » comme un mode de vie et non comme un régime ? Alors qu’elle est totalement anti naturelle et, pour cette raison, très contraignante à suivre.

Parce que tous ses promoteurs et les adeptes savent pertinemment que, dès que l’on reprend une alimentation normale, le poids remonte en flèche, c’est inévitable, et souvent même plus haut qu’avant la diète cétogène.

Comment cela marche-t-il ?

Normalement, le corps tire son énergie des glucides consommés dans la journée, indispensables au bon fonctionnement du corps : en effet, nous sommes conçus pour fonctionner à partir de glucides.

Dans l’alimentation cétogène, les glucides étant extrêmement limités, le corps commence à puiser dans ses réserves de glucides entreposées au niveau des muscles et du foie ; ce sont les réserves de glycogène. Comme chaque gramme de glycogène est lié à 3-4 g d’eau dans l’organisme, la perte de poids importante au début du régime cétogène est en grande partie une perte d’eau.

Lorsque les réserves de glycogène sont épuisées, le corps commence alors à utiliser la graisse pour produire de l’énergie (il se passe la même chose lorsque nous sommes en jeûne)  ; on dit alors que nous sommes en cétose.

De plus, cet état de cétose provoque une diminution marquée de l’appétit, voire des nausées (le foie est en effet totalement surchargé, voire engorgé), ce qui contribue à réduire la quantité d’aliments consommés, et donc à accélérer la perte de poids.

D’où vient cette diète cétogène ?

Diète cétogène

Au départ, ce type de régime a été mis au point pour tenter de soulager les enfants souffrant d’épilepsie (il y a environ un siècle) ; le jeûne est efficace pour améliorer l’épilepsie (toujours sous contrôle médical très strict car, avec cette pathologie, il peut parfois être très dangereux), mais on ne pouvait faire jeûner au long terme des enfants, on a donc imaginé ce régime.

Et on s’est aperçu qu’il «faisait maigrir ».

La machine était lancée !

Cela fait déjà plusieurs décennies que ce type de régime, riche en protéines et pauvre en glucides, a été à la mode.

Cela a commencé dans les années 70, avec le fameux régime Atkins, célèbre pour avoir fait flamber les maladies cardio-vasculaires chez ses pratiquants, de même que l’excès de cholestérol, le diabète, maladies de foie …
Alors, le régime Atkins a été repris et adapté, en limitant tout de même un peu l’apport de gras, qui était démesuré.

Je ne vais pas tous les passer en revue, mais le dernier avatar très connu de ce type de diète a explosé il y a quelques années, avec le régime Dukan. La mode du régime Dukan a explosé très rapidement, et s’est crashé tout aussi brutalement, devant les catastrophes qu’il a  assez vite engendrées  : reprise en flèche du poids perdu, voire un peu ou même beaucoup plus, atteintes rénales sévères chez certains …

Mais alors pourquoi cette mode revient-elle périodiquement ?

C’est vrai, on peut légitimement se poser la question.

Si ces régimes types cétogène actuel reviennent, c’est que cela marche au début.

Pourquoi ces régimes fonctionnent-ils au début ?

Tout régime qui élimine les grignotages toute la journée, et les aliments transformés tels que bonbons, gâteaux, biscuits, chips, aliments frits, céréales … présente des avantages indéniables.

Tous ces produits sont des poisons alimentaires (voir Une alimentation physiologique Green Yoga ®, qu’est-ce que c’est ?) ; donc les enlever permet au début un gain de vitalité, obligatoirement.

Mais en vérité, ces types de régimes posent intrinsèquement problème ; et ce, d’autant plus que les premiers effets peuvent être bénéfiques, tant sur la perte de poids que sur l’amélioration des symptômes … mais pour un grave effet délétère sur le plus long terme, pour le corps, notamment les reins, et le cerveau.

Et ceci est vrai, tant pour le régime cétogène traditionnel, basé sur les produits animaux, que sur le cétogène végétarien.

Le régime cétogène est intrinsèquement inadapté à l’humain :

Ses principes de base :

diète cétogène

 

Comme nous l’avons vu, cette diète consiste à limiter l’apport en glucides tout en privilégiant les apports élevés en protéines et en lipides, pour que le corps passe en cétose, où il brûle efficacement les graisses en tant que source d’énergie pour le corps et le cerveau.

Mimer le jeûne :

L’idée est de mimer le jeûne qui, lui, est hautement bénéfique pour la santé : en effet, lorsque l’on est en jeûne, le corps est en cétose (cétose réelle par contre, comme nous allons le voir plus bas).

Mais imaginer que se gaver de gras et de protéines mime le jeûne est véritablement une plaisanterie !

  • Le jeûne permet au corps de se détoxifier, de détruire ses cellules endommagées, pour ensuite pouvoir se régénérer.
  • Le régime cétogène, quant à lui, de par ses apports hyper acidifiants et très gras, surcharge les sphères rénale et hépatique, les épuise progressivement et aboutit à une intoxination encore plus grande qu’au départ.

L’idée que le corps peut sans problème, sur le long terme, utiliser les graisses comme carburant est également fausse. Cela lui demande de déployer un surcroît d’énergie qui n’est pas anodin.

Alors certes, pendant le jeûne, le corps carbure à partir des graisses, qu’il transforme en sucres. Mais ce n’est que pour un temps : Le jeûne, encore une fois très bénéfique, même si ce n’est pas le sujet ici, n’est pas prévu comme une pratique en soi, à poursuivre indéfiniment : on jeûne un temps donné, limité, puis on procède à la seconde partie du jeûne, tout aussi importante que la première, qui est la reprise alimentaire, pour la reconstruction cellulaire, qui peut se faire sur de nouvelles bases saines.

Le glucose, carburant de base pour chaque cellule :

Le corps humain, en réalité, fonctionne principalement à partir du glucose, omniprésent dans tous les aliments : dans le lait maternel, dans les fruits bien sûr, mais aussi dans le moindre légume, même très vert, dans les tomates, les noix, les avocats … Et, pour ce qui est des aliments transformés entrant dans la diète cétogène, comme le beurre, le fromage etc, c’est pareil, ils contiennent aussi du glucose.

Alors au passage, on peut tout de même se dire que, si la nature a prévu que ce glucose soit présent dans quasi tous les aliments, c’est peut-être parce que nous en avons besoin pour vivre …

De toute façon, on ne peut être en cétose lors d’une diète cétogène :

diète cétogène

Et puis surtout, de fait, nous constatons que la diète dite cétogène ne peut en être une : à moins de manger exclusivement de la viande -c’est aussi une mode actuelle dérivée du cétogène– on ne peut être en cétose.

En plus des problèmes éthiques soulevés pas un régime exclusivement carné, il nous est totalement inapproprié : notre système digestif est tout à fait apte à digérer une petite part de protéines animales, mais certainement pas exclusivement. Ni nos reins ni nos intestins ne sont ceux d’un lion, et l’acidification extrême de ce type d’alimentation fait rapidement des dégâts.

Se rationner en végétaux et les remplacer par du gras et des protéines est catastrophique pour chaque cellule du corps, pour 4 raison principales :

  • Les précieux nutriments présents dans tous les végétaux (antioxydants, composés phytochimiques, vitamines, minéraux) font cruellement défaut, on peut parler de famine micro nutritionnelle.
  • De plus, une telle alimentation encrasse la lymphe, le liquide à la fois nettoyant et nourricier du corps. La lymphe, totalement surchargée par tous les déchets générés par les apports alimentaires, ne peut plus débarrasser les cellules de leurs déchets métaboliques, ni non plus les nourrir. Les cellules son trouvent donc peu à peu asphyxiées et dégénèrent.
  • Les reins, submergés par l’apport démesuré de déchets, sont lourdement mis à contribution et s’usent prématurément.
  • L’acidification est généralisée ; le corps doit donc puiser dans ses propres minéraux (os, dents, cheveux …) pour y faire face.

Dans quelle énergie est-on lorsque l’on mange cétogène ou même carné exclusivement ?

Quelques principes de base en Ayurveda :

L’équilibre entre notre corps et notre esprit est le résultat de nombreux facteurs.

Les événements de la vie, nos réactions face à ces événements … mais aussi l’alimentation.

L’ayurveda considère que ce que nous mangeons est chargé d’un certain type d’énergie, énergie qui se mélangera à la nôtre une fois l’aliment ingéré.

Trois Gunas ou « qualités », « vertus » principales :

Bouddha

Leurs interactions créent toute ce qui existe sur terre. Aucune n’existe pure, elles coexistent toujours, dans toutes les manifestations de l’univers.

Sattva :

Sattva est neutre, pure, légère.

Elle incarne la force de l’équilibre, de l’harmonie et de la lumière.

Cette qualité procure l’éveil, le développement de l’âme et apporte la joie. Ce sont les qualités vers lesquelles les hommes sont censés tendre.

Rajas :

Rajas est la force active, l’agitation, l’énergie, la turbulence, la passion, les fluctuations émotionnelles, la capacité de changement, le mouvement.

Elle représente le principe d’énergie et de force, qui est transformateur, mais qui peut  parfois aussi être destructeur.

L’homme a besoin de cette énergie, mais il doit apprendre à la contrôler pour que sa force ne le submerge pas.

Tamas :

Tamas est la force passive, l’inertie, l’obscurité, la lourdeur d’esprit.

C’est une force passive qui obstrue et ralentit notre réflexion, nos actions. Elle entraîne la dégénérescence et la mort.

Mais elle représente aussi le principe de matérialisation, d’incarnation.

Chaque aliment que nous absorbons est forcément composé d’une combinaison particulière de ces trois qualités.

Chaque qualité a sa place et son importance pour que nous soyons en équilibre, mais Sattva doit prédominer sur les autres.

Un peu de Rajas est nécessaire pour avoir l’énergie suffisante de mener à bien projets et vie, et un peu de Tamas pour s’ancrer dans la matière.

Je ne veux pas entrer ici dans les détails, mais justement, les végétaux crus, mûrs, sont sattviques,  et les graisses en excès ainsi que les viandes sont tamasiques ; donc un peu, lorsque nous en avons besoin, peut être intéressant, le moins dénaturé possible, comme nous l’avons vu dans l’article mentionné précédemment, mais elles ne doivent certainement pas constituer l’essentiel de notre diète.

L’énergétique rejoint le physiologique.

En conclusion :

fruits-tropicaux

La seule solution pérenne, pour régler des symptômes tels que du surpoids, des problèmes de peau, des migraines, des problèmes digestifs, de diabète etc, est d’adopter une alimentation physiologique faite pour l’humain, constituée très majoritairement de végétaux crus.

Vous pouvez pour cela avoir besoin d’une période de transition alimentaire, tout est expliqué ici : Comment mieux manger pour votre santé ? Quelles sont les étapes ?

Notre époque veut des résultats immédiats, tout de suite, et s’intéresse peu au long terme. D’où la renaissance à intervalles de ces types de régimes, comme le cétogène actuel : un mieux immédiat, mais une dégénérescence sur la durée.

L’humain n’est pas un produit jetable et renouvelable par la dernière version markettée, une vision holistique et à long terme de notre santé est donc hautement recommandée !

 

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