Yogananda, un de ces maîtres qui ont créé un pont entre l’Orient et l’Occident, en faisant coexister la philosophie indienne avec la modernité occidentale. Cet aspect est d’ailleurs développé dans la formation initiale de professeur de Yoga ainsi que dans la formation yoga intermédiaire et avancé que j’enseigne.
Paramahansa Yogananda fait partie des maîtres yogi qui ont fait connaître à l’Occident la sagesse ancestrale de l’Inde. Il a eu une grande influence sur quantité de personnes, stars ou non, de toutes cultures et toutes croyances. Et son influence perdure aujourd’hui encore.
Les débuts de Yogananda
Son entourage s’aperçut très rapidement que son niveau de conscience et l’étendue de ses expériences spirituelles se situaient bien au-dessus de l’ordinaire.
Son père et sa mère étaient tous deux disciples de Lahiri Mahasaya, maître renommé qui joua un rôle décisif en réintroduisant le kriya yoga dans l’Inde moderne.
Alors que Yogananda était encore un petit enfant dans les bras de sa mère, Lahiri Mahasaya le bénit et prédit qu’il serait une « locomotive spirituelle » qui entraînerait « beaucoup d’âmes au royaume de Dieu. »
Dans sa jeunesse, Yogananda rendit visite à de nombreux sages et saints de l’Inde afin de trouver le maître qui serait capable de le guider dans sa quête spirituelle.
Ce fut en 1910, à l’âge de dix-sept ans, qu’il rencontra Swami Yukteswar Giri et devint l’un de ses disciples.
Il passa dans son ashram la majeure partie des dix années suivantes.
Dès leur toute première rencontre, ainsi qu’à d’autres occasions par la suite, Sri Yukteswar révéla à Yogananda qu’il avait été choisi pour être celui qui devrait diffuser la science ancestrale du kriya yoga en Amérique et dans le monde.
Après avoir terminé ses études de philosophie à l’Université de Calcutta en 1915, Yogananda prononça solennellement ses vœux et devint Swami.
C’est à cette occasion qu’il reçut le nom de Yogananda, qui signifie bonheur (ananda) grâce à l’union divine (yoga). Il accomplissait ainsi son ardent désir de consacrer sa vie à aimer et à servir Dieu.
Mission de Yogananda
Il fonde une école en Inde
Yogananda débuta son oeuvre en fondant une école pour garçons à Ranchi, qui mêlait à la fois les méthodes d’éducation moderne, une formation au yoga et un enseignement spirituel. Le Mahatma Gandhi, qui visita cette école quelques années plus tard, s’était dit fortement impressionné.
Yogananda transmet le yoga à l’Occident
En 1920, alors qu’il était en train de méditer, Yogananda eut une vision lui disant que le moment était venu pour lui de commencer son oeuvre en Occident. Sri Yukteswar lui confirma que le moment était venu : « Toutes les portes te sont ouvertes. C’est maintenant ou jamais. »
Il partit aussitôt pour Calcutta. Le lendemain, il fut invité à se rendre comme délégué au Congrès international des religions libérales, qui avait lieu cette année-là à Boston, pour y représenter l’Inde.
Juste avant son départ, Yogananda reçut la visite de Mahavatar Babaji.
« Tu es celui que j’ai choisi pour répandre le message du kriya yoga en Occident, » dit-il à Yogananda. « Il y a bien longtemps, j’ai rencontré ton guru Yukteswar ; je lui ai dit alors que je t’enverrais à lui pour qu’il prenne soin de ta formation spirituelle. Le kriya yoga, technique scientifique pour réaliser Dieu, finira par se propager dans tous les pays et contribuera à établir l’harmonie entre les nations en permettant à chaque homme de percevoir le Père infini de façon personnelle et transcendantale. »
Yogananda arriva à Boston en septembre 1920. Son premier discours, tenu au Congrès international des religions libérales, s’intitulait « La science de la religion » et reçut un accueil enthousiaste.
Yogananda fonde la Self-Realization Fellowship et fait de nombreuses conférences
La même année, il fonda la Self-Realization Fellowship (Communauté de la réalisation du Soi) pour diffuser à travers le monde son enseignement sur le yoga, sa philosophie, la méditation. Vous pouvez lire cet article (à venir) pour savoir plus précisément en quoi consiste le Kriya Yoga.
Pendant les années qui suivirent, il enseigna sur la côte Est des États-Unis.
En 1924, il commença une tournée de conférences sur tout le continent américain.
L’année suivante, il établit le siège international de la Self Realization Fellowship à Los Angeles, qui devint le centre spirituel et administratif de son œuvre en expansion croissante.
Voyage en Europe et retour en Inde de Yogananda
En 1935, Yogananda retourna en Inde pour revoir une dernière fois son guru.
Il voyagea par bateau et en voiture à travers l’Europe -où il rencontra Thérèse Neumann, une mystique catholique, connue pour avoir les stigmates du Christ et être pranique- la Palestine et l’Égypte.
il arriva en Inde en 1935, où il fit un séjour d’un an.
Pendant cette année, il donna des cours et des initiations au kriya yoga dans différentes villes.
Il rencontra également le Mahatma Gandhi, qui lui demanda de l’initier au kriya yoga, ainsi que d’autres personnalités spirituelles parmi les plus célèbres de l’Inde, comme Ramana Maharshi (vous pouvez lire cet article sur lui) et Ma Ananda Mayi (ici).
Ce fut au cours de cette année que Sri Yukteswar lui conféra le titre spirituel le plus élevé de l’Inde, celui de paramahansa. Ce titre, qui signifie littéralement « cygne suprême » (symbole de la discrimination spirituelle, véhicule de Brahma), désigne celui qui est établi dans l’état ultime d’union avec Dieu.
Pendant son séjour en Inde, Yogananda pérennisa les fondements de son œuvre dans ce pays, avec la Yogoda Satsanga Society of India. Cette organisation est toujours vivante aujourd’hui et compte des écoles, des ashrams, des centres de méditation et des œuvres de bienfaisance à travers toute l’Inde.
Il retourna en Amérique à la fin de l’année 1936.
La continuation de l’oeuvre de Yogananda
Durant les années 1930, Paramahansa Yogananda commença à diminuer la fréquence de ses conférences publiques à travers le pays pour se consacrer à rédiger ses écrits, afin de transmettre son message aux générations futures.
Il tint cependant régulièrement des conférences, abordant un vaste éventail de sujets spirituels.
Il dirigea la rédaction de ses instructions, afin d’obtenir une série de leçons accessibles par correspondance, et fonda plusieurs autres temples de la Self-Realization Fellowship.
Autobiographie d’un yogi
En 1946, Yogananda publia l’histoire de sa vie, Autobiographie d’un Yogi, qui contient le récit de ses expériences surprenantes, ainsi que l’exposé des principes du Kriya Yoga.
Il a depuis été traduit en 45 langues. L’Autobiographie d’un Yogi est le livre le plus populaire parmi ceux de Yogananda. Il est considéré comme un grand classique moderne de la spiritualité, qui a changé la vie de très nombreuses personnes.
L’Autobiographie d’un Yogi décrit la recherche spirituelle de Yogananda pour l’illumination, et ses rencontres avec des personnalités spirituelles remarquables telles que Thérèse Neumann, Ma Ananda Mayi, Vishuddhananda Paramahansa, Mohandas Gandhi, le lauréat du prix Nobel de littérature Rabindranath Tagore, le scientifique Luther Burbank (le livre est « Dédié à la mémoire de Luther Burbank, Saint American »), le célèbre scientifique indien Sir Jagadish Chandra Bose et lauréat du prix Nobel de physique, Sir Chandrashekhara Venkata Râman.
Un chapitre notable de ce livre est « La loi des miracles », où il donne des explications scientifiques pour des exploits apparemment miraculeux.
L’autobiographie d’un yogi fut une source d’inspiration pour de nombreuses personnes dont par exemple George Harrison, Jon Anderson (chanteur et parolier du groupe Yes), Steve Jobs …
Dernières années de Yogananda et Mahasamadhi
Fin de vie de Yogananda
Yogananda souhaitait plus que tout achever son oeuvre avant son départ de cette terre.
Les dernières années de Paramhansa Yogananda se passèrent en grande partie dans la solitude, car il travaillait intensément à terminer ses écrits, notamment de volumineux commentaires sur la Bhagavad Gita et les enseignements de Jésus-Christ dans les quatre Évangiles, sans compter la révision d’ouvrages antérieurs.
Il travailla également beaucoup avec quelques-uns de ses disciples les plus proches, leur transmettant ses directives pour la conduite spirituelle et organisationnelle qui leur permettraient de poursuivre son œuvre dans le monde entier après qu’il serait parti.
« Mon corps disparaîtra, mais mon œuvre se poursuivra. Et mon esprit continuera à vivre. Même quand je vous serai enlevé, je travaillerai avec vous tous pour délivrer le monde grâce au message de Dieu. »
« Ceux qui sont venus à la Self-Realization Fellowship en cherchant véritablement une aide spirituelle intérieure recevront ce qu’ils cherchent en Dieu. Qu’ils viennent alors que je suis dans mon corps ou par la suite, la puissance de Dieu se manifestant à travers le lien des gurus de la SRF se répandra de la même façon chez tous les disciples et sera la clé de leur salut. […] L’immortel Babaji a promis de veiller sur tous les disciples sincères de la SRF et prendre soin de leurs progrès. Lahiri Mahasaya et Sri Yukteswarji, qui ont quitté leurs formes physiques, ainsi que moi-même après que j’aurai quitté mon corps, nous protègerons et dirigerons toujours les membres sincères de la SRF-YSS ».
Mahasamadhi
Le 7 mars 1952, le grand guru entra en mahasamadhi : c’est lorsqu’un maître divinement illuminé quitte consciemment son corps à l’heure de sa mort physique.
En 1952, sortant d’une retraite dans le désert, Yogananda fit savoir à son entourage que « son oeuvre était terminée ».
Il venait de prononcer une courte adresse lors d’un banquet donné en l’honneur de l’ambassadeur de l’Inde aux États-Unis à Los Angeles.
Alors, un sourire de béatitude s’épanouit sur son visage, et il tomba. Il n’avait pas de problème de santé ; c’est ce que l’on nomme l’état de mahasamadhi : lorsqu’un maître décide consciemment de quitter son corps.
L’ambassadeur de l’Inde aux Etats Unis déclara : « Je ne pense pas qu’aucun d’entre nous ait eu envie de pleurer. C’était avant tout un sentiment d’exaltation, l’impression d’avoir été le témoin d’un événement divin. »
La décision de garder le corps à la morgue de Los Angeles pour que des disciples venus précipitamment de l’Inde puissent le voir une dernière fois permit de constater l’incorruptibilité de son corps. « L’absence de tout signe visible de décomposition du corps de Paramahansa Yogananda, même vingt jours après son décès, représente, pour autant que nous le sachions, un cas unique dans les annales mortuaires. (…) Selon toute apparence, le corps de Yogananda présentait un cas phénoménal d’immuabilité. » C’est la déclaration que signait le directeur du cimetière américain de Glendale.
Yogananda était parfaitement au courant de cet état. Il cite en particulier dans Autobiographie d’un Yogi les cas de Sainte Thérèse d’Avila et de Saint-Jean-de-la-Croix.
Incarnation de l’amour divin
Son maître Swami Sri Yukteswar, parlait de lui comme d’une incarnation de l’amour divin. Plus tard, son disciple et premier successeur spirituel, Rajarsi Janakananda, lui conféra le titre de Premavatar ou « Incarnation de l’Amour divin ».
À l’occasion du vingt-cinquième anniversaire du mahasamadhi de Paramahansa Yogananda, sa contribution considérable à l’élévation spirituelle de l’humanité reçut la reconnaissance officielle du gouvernement de l’Inde. Un timbre commémoratif spécial fut émis en son honneur, accompagné d’un hommage qui dit notamment :
« La vie de Paramahansa Yogananda est une parfaite expression de l’idéal de l’amour pour Dieu et du dévouement à l’humanité. […] Bien qu’il ait passé la plus grande partie de sa vie en dehors de l’Inde, il a cependant sa place parmi nos plus grands saints. Son œuvre continue à grandir et à rayonner toujours davantage, attirant des pèlerins spirituels de tous les horizons sur le chemin de la connaissance de l’Esprit. »
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Article très intéressant, je n’avais jamais entendu parlé de yogananda très intéressant quelqu’un très éclairé merci de ce partage Namasté
Nous sommes ravis que cet article vous ait intéressé, merci de votre retour 🙏