La posture de l’homme de Vitruve, Léonard De Vinci en personne, pour vous ouvrir les portes de toutes les postures debout !

L’Homme de Vitruve … tout un programme !

Qui n’a déjà vu le fameux dessin de Léonard de Vinci ? 

Avez-vous déjà pratiqué en conscience cette posture, la base de toutes les postures debout ?

Et connaissez-vous toutes les significations qui se cachent derrière ? Je ne vais pas être exhaustive ici, de nombreux livres ont été écrits à ce sujet, mais nous allons parcourir ensemble quelques pistes, pour en percevoir toute la richesse.

Je vous rappelle qu’il est préférable, pour toute pratique, d’être guidé par un professionnel compétent. De nombreux liens sont accessibles dans l’annuaire des professeurs que j’ai moi même formés, en France, ou à l’étranger

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Un peu d’histoire 

Qui était Vitruve ?

Marcus Vitruvius Pollio Vitruve, est un architecte romain du Ier siècle av. J.-C. 

C’est de son traité, De Architectura, que nous vient l’essentiel des connaissances sur les techniques de construction de l’Antiquité classique.

Dans l’Antiquité romaine, l’architecture était entendue comme un vaste domaine qui comprenait :

  • la gestion de la construction,
  • le génie civil,
  • le génie chimique,
  • la construction,
  • le génie des matériaux,
  • le génie mécanique,
  • le génie militaire
  • et la planification urbaine.

Quasiment tous domaines que Léonard de Vinci a lui-même touchés d’ailleurs.

De architectura :

Vitruve est l’auteur d’un célèbre traité nommé De architectura (Au sujet de l’architecture), écrit à la fin de sa vie, et qu’il dédie à l’empereur Auguste. Dans la préface du livre I, Vitruve donne comme but à ses écrits d’exposer sa connaissance personnelle de la qualité des bâtiments à l’empereur. De architectura est le seul livre majeur qui nous reste sur l’architecture de l’Antiquité classique.

Ce texte a profondément influencé, dès la Renaissance, des artistes, des penseurs et des architectes, parmi lesquels Leon Battista Alberti, Léonard de Vinci, et Michel-Ange.

Selon Vitruve, l’architecture est une imitation de la nature. C’est ce que l’on appellera par la suite la conception classique de l’architecture.

Il a mis à jour un sens des proportions, culminant dans la compréhension des proportions du corps humain, qui sera ultérieurement réactualisé par Léonard de Vinci et son célèbre dessin.

L’homme de Vitruve de Léonard de Vinci 

Homme- de -Vitruve - Léonard - de  - Vinci

L’Homme de Vitruve est un célèbre dessin annoté, réalisé vers 1490 par Léonard de Vinci, d’après une étude du De architectura.

Cette représentation célèbre les proportions idéales parfaites du corps humain, mais est  en même temps bien plus que cela.

L’homme de Vitruve est apparemment une posture debout immobile, mais en fait faussement immobile, car on est dans l’auto grandissement permanent.

Signification symbolique de l’Homme de Vitruve

Verticalité, lien entre ciel et terre

L’homme de Vitruve a beaucoup à voir avec Tadasana, la posture de la montagne.

De par sa verticalité, de par son lien entre terre et ciel. 

La verticalité est fondamentale, elle est le propre de l’être humain. C’est l’achèvement d’une transition posturale entre le quadrupède et le bipède, la promesse d’un constant dépassement de soi-même vers une transition spirituelle. 

Mais cette transition spirituelle n’est possible que par un travail d’ascèse, par les huit branches du yoga telles que les décrit Patanjali dans ses Yoga Sutras par exemple.

Le cercle et le carré 

Féminin et masculin 

Au premier abord, l’homme de Vitruve parle de proportions mais, au-delà de ce lien évident, l’homme de Vitruve, l’homme physique parfait, s’inscrit à la fois dans un cercle et un carré, symboles du yin et du yang, de la féminité et de la masculinité. Homme parfait car il réunit les deux pôles de l’énergie.

La terre et le ciel 

En faisant la posture de l’homme de Vitruve, on prend notre énergie à la fois dans la terre et le ciel, on concentre leurs deux énergies, on devient un temple naturel entre les deux.

L’accès à la spiritualité n’est pas acquis, il demeure un potentiel à accomplir 

Si l’on observe cette figure, on s’aperçoit que l’homme, contenu tout entier dans le carré, n’occupe pas tout l’espace circonscrit par le cercle : pour l’homme, conditionné par la Matière, la totalité du domaine de l’Esprit reste pour lui un « possible », une potentialité, mais qu’il lui appartient de réaliser, elle n’est pas automatiquement contenue dans sa condition. 

Cette possibilité requiert un effort, une ascèse. C’est tout le principe du yoga.

S’il lui est possi­ble, à cet homme, d’atteindre le sommet du cercle, il lui faudra toutefois faire l’effort de lever les bras pour l’atteindre.

Ce mouvement nécessite un point d’appui ; le point d’appui évident d’un cercle est bien son centre, l’origine de toute chose, le nombril, nous  y reviendrons plus bas.

Ainsi, la position de l’homme est entièrement dans le carré, dans la matière, alors qu’elle n’occupe pas l’en­tier du cercle, comme l’on voit sur la figure. C’est à lui d’agir en sorte de se l’approprier pleinement.

De par sa forme, cet arc de cercle évoque la voûte céleste, le ciel étant bien l’un des éléments de la Triade Terre, Ciel, Homme.

Le cercle, domaine de l’Esprit, de la spiritualité, est visible, mais encore inaccessible ; on le pressent plus qu’on ne le touche ; alors que le carré est « immédiatement présent », le cercle est encore « en puissance ».

La circonférence du cercle n’est pas à considérer comme une limitation de la Possibilité Universelle, mais comme sa représentation symbo­lique, un artifice permettant à notre conscience limitée de saisir l’infini.

Ce n’est pas vers l’extérieur du cercle que l’on se rapproche du Principe divin, car on ne peut aller au bout du Spirituel, mais plutôt en cheminant vers l’intérieur du cercle, vers le Centre.

Léonard- de - Vinci

Léonard de Vinci

Le nombril, centre absolu – Posture de l’homme de Vitruve

Grâce aux bandhasmula bandha et uddiyana bandhanous coïncidons avec notre nombril, qui s’active pleinement comme centre. Du coup, comme le dessin de Léonard de Vinci, nous pouvons nous inscrire à la fois dans un cercle, le symbole de la voûte céleste et dans un carré, les quatre points cardinaux de la Terre. Nous sommes alors partie constituante de la triade sacrée Terre, Ciel, Homme.

C’est de la plus haute importance du point de vue symbolique, car le nombril peut aussi être considéré comme ce qui relie l’homme à la matrice :

  • Tout d’abord au sens physiologique. Il peut ainsi prendre l’image du point d’ancrage d’une « chaîne d’union » qui, remontant au « Premier homme », comme nous le disent de nombreux mythes et des textes saints, émane bien de la Source, ce centre immobile mais qui, pourtant, meut tout le reste.
    Cette image est ainsi une représentation de « l’homme universel ». 
  • Et ce nombril, en tant que centre, est aussi une représentation de l’intériorité.

Le mouvement dans l’homme de Vitruve 

Il est intéressant de remarquer que les pieds de l’homme debout sont situés sur la tangente cercle-carré, comme pour signifier que l’homme repose aussi bien sur la Matière que sur l’Esprit.

Mais lorsqu’on dit « repose », il faudrait plutôt dire « tire son énergie », car la situation de l’homme, en tous les cas celle de l’hom­me en quête d’une vérité transcendante, n’est pas en position de repos, une position passive, mais dans bien celle d’un chemine­ment intérieur, d’une quête

La position des pieds le montre bien : la positon telle qu’elle est dessinée n’est pas statiquement possible, elle est bien dynamique, par juxtaposition de plusieurs postures successives. Comme si l’homme de Vitruve entrait dans la posture.

Vidéo homme de Vitruve :

La règle d’or de l’harmonie universelle 

L’étoile à cinq branches est la figure géométrique qui symbolise la perfection du nombre d’or. Or, elle est présente dans la posture, parfaite d’harmonie universelle, dans laquelle l’homme de Vitruve s’inscrit :

L'homme de Vitruve-Léonard de Vinci-étoile -5 branches

On retrouve dans l’étude de Léonard de Vinci, l’union du cercle et du carré dans lequel, symbole de l’harmonie incarnée, s’inscrit le corps humain.

La première étape de la pratique du yoga est la maîtrise de la posture par le placement du corps dans son « triangle d’or ».

L’homme, alors en harmonie avec lui-même, entre en résonance avec l’harmonie du monde et réveille en lui sa divine nature.

La posture de la pyramide ou de l’homme de Vitruve obéit à cette loi de l’harmonie. En se posant sur ses trois points d’appui, le corps fait vibrer son « triangle d’or » pour libérer l’énergie jusque là retenue à l’intérieur.

Les trois points d’appui 

  • L’ancrage : l’écartement parallèle des pieds, de la largeur des épaules, renforce la zone du périnée, mulhadara chakra, enracine, ce qui développe la puissance musculaire du corps.
  • L’assise en Anahata chakra : les épaules basses et ouvertes, le bassin compact (fessiers serrés, jambes tendues, rotules montées) libère la zone du diaphragme et permet d’ouvrir la zone de la poitrine, pour libérer l’énergie émotionnelle du coeur.
  • L’étirement : par la tête et le menton droits, l’étirement de la nuque, on dégage Vishuddha chakra, pour libérer le mental et permettre la résonance de l’esprit.

L’Homme de Vitruve, le yoga, la géométrie :

Dans l’homme de Vitruve, avec ses proportions correspondant au nombre d’or, tout est mathématique, tout est géométrie, comme dans le yoga.

Les yogis ont perçu qu’en respectant les règles de la géométrie, le corps peut évoluer en toute harmonie, car il respecte les lois de la nature, ses proportions naturelles, la loi des poids et des contrepoids. Chaque posture de yoga peut être décomposée en figures géométriques ; j’en ai donné un exemple dans l’article sur Utthita Trikonasana (lien).

Par ses jambes, ses organes internes, l’homme est en relation avec le côté matériel, tandis que par tout le haut de son corps, il est en relation avec l’invisible, le spirituel, le sacré.

Les bras grands ouverts de l’homme de Vitruve symbolisent la relation aux autres et au monde qui nous entoure, en interaction avec nous-même.

Technique posturale pour l’Homme de Vitruve

La description externe de la posture est simple, mais nous allons ensuite entrer dans les détails :

Prise de posture de  l’Homme de Vitruve

  • Écartez vos pieds ou sautez en écartant les pieds et les jambes d’environ 1m20, 1 m30, pieds parallèles entre eux.
  • Levez vos orteils et étalez-les largement et fermement sur le sol (pensez aux pieds de Mowgli !)
  • Pressez vos talons et la pulpe de vos orteils sur le sol, mais sans les contracter : votre poids sera ainsi réparti de manière égale entre l’intérieur et l’extérieur de vos pieds. Ne basculez pas votre poids sur l’avant du pied, mais plutôt sur les talons.
  • Montez les quadriceps, tournez le haut du devant des cuisses vers l’intérieur pour élargir le bas du dos.
  • Les cuisses sont donc tendues, mais veillez à ne pas sur-tendre vos genoux, surtout si vous avez tendance à être hyperlaxe des genoux.
  • Montez les rotules.
  • Étirez le sacrum vers le coccyx et absorbez le coccyx. Votre bassin doit être aligné, avec une courbure lombaire harmonieuse : ni basculé vers l’avant, ni cambré en arrière.
  • Vous dirigez mentalement votre nombril vers votre colonne vertébrale, afin de rester bien ferme dans votre intention, et engagez le périnée (muta bandha), mais vous ne contractez pas les abdominaux.. 
  • Redressez le dos en roulant les épaules en arrière.
  • Étirez les bras parallèles au sol, paumes dirigées vers le bas.
  • Descendez les trapèzes vers le bas du dos et étirez la nuque vers le ciel.

Suite du mouvement de pied qui va préparer l’entrée dans nombre de postures debout  fondamentales ( le triangle, le guerrier numéro 2, l’angle étiré ) :

  • Tournez le pied gauche de 30 degrés vers l’intérieur ; tournez la jambe droite et le pied droit de 90 degrés vers l’extérieur.
  • Il doit y avoir une ligne droite entre le milieu du pied arrière et le talon / et l’espace entre  les 2ème et 3ème orteil du pied avant.
  • Montez la rotule gauche, poussez le devant de la cuisse vers l’arrière
  • Montez la rotule droite, tournez la cuisse droite vers l’extérieur.
  • Etirez le sacrum vers le coccyx.

Tenue de posture de  l’Homme de Vitruve

  • Votre menton est droit, ni penché vers le bas, ni tendu vers le haut.
  • Votre cou reste allongé. Imaginez qu’un fil, en sahasrara chakra, tire votre tête vers le ciel par un fil.
  • Respirez profondément et regardez devant vous à partir de l’arrière de la tête, le regard détendu.
  • Pendant les respirations, pensez à vous centrer, éveiller votre attention et vous élever.
  • Restez de 30 sc à 1 mn

Sortie de posture de  l’Homme de Vitruve

  • Ramenez les pieds parallèles
  • Sautez et joignez les pieds, ou rapprochez les pieds.

Les postures debout se construisent à partir des pieds :

Là, vous allez me dire que vous ne m’avez pas attendue pour savoir cette évidence !

Alors évidence, oui, mais que pour autant les élèves oublient souvent dans leur pratique, préoccupés qu’ils sont par tous les autres mouvements, internes et externes, de la posture.

C’est pourquoi pratiquer en conscience l’homme de Vitruve permet d’intégrer un point fondamental : travailler la qualité de son appui.

Nous devons avoir les pieds étalés bien largement et fermement sur la terre, chaque orteil pleinement déployé, tels les pieds de l’enfant loup Mowgli. Alors seulement, nous pouvons redresser notre dos, nos épaules, notre tête.

Chaque pied a trois points d’appui : la base du gros orteil, la base du petit orteil et le milieu du talon. Le poids du corps doit reposer de manière égale sur la partie arrière et la partie avant du pied.

L’équilibre se construit alors à partir du pied : notre conscience parcourt toute la jambe en remontant jusqu’à la hanche, pour construire un pilier solide.

Plus vous pratiquerez une posture « simple » comme l’homme de Vitruve, plus votre corps intégrera la position juste des pieds et des jambes.

Il convient d’être dans la verticalité, dans l’étirement, mais attention, dans un étirement juste :

Il ne faut

  • ni être dans la mollesse ; car dans ce cas, tel une corde, le corps ne pourra produire aucune vibration.
  • Ni être dans l’excès de tension, sinon la corde risque de casser.

Énergie des postures debout

Homme- de -Vitruve

Les postures debout sont vivifiantes. A partir de l’ancrage des pieds, la construction de la posture debout demande une concentration sur chaque partie du corps pour entrer, rester, sortir de la posture. Le flot d’énergie est vertical.

S’abandonner à la gravité 

En pressant ses pieds fermement dans le sol, on ressent la force contraire de la gravité qui nous répond, à travers tout le corps qui s’allonge vers le haut.

Fondation solide

Dans chaque posture, la partie qui touche le sol devient la fondation de la posture. 

Il est donc fondamental, au sens premier du terme, de distribuer consciemment le poids de façon égale sur cette base, afin que la posture puisse en émerger de façon équilibrée.

Si vous éprouvez de la difficulté dans une posture, vérifiez votre base et ancrez vous solidement. La tension dans le haut du corps est souvent signe de manque de support dans le bas du corps.

C’est pourquoi la posture de l’homme de Vitruve ou celle de la montagne sont premières.

Rayonner du nombril

Nos six extrémités (2 bras, 2 jambes, tête et coccyx) sont connectées à travers le centre de notre corps comme les rayons d’une roue à son moyeu. On initie le mouvement depuis le centre et on y revient ; c’est le rayonnement à partir du nombril.

La posture de l’homme de Vitruve nous permet de matérialiser ce rayonnement.

Il y a trois conditions essentielles pour éveiller cette connexion dans n’importe quelle posture de yoga.

  • Établissez un centre mobile qui respire en laissant onduler le ventre et la colonne vertébrale avec chaque respiration.
  • Connectez ce moyeu mobile à la périphérie en trouvant les relations harmonieuses entre le moyeu et les six extrémités.
  • Laissez-vous porter par vos sensations et votre respiration, de sorte que la posture émane de vous par elle-même, naturellement.

Si l’on compare avec le dessin de l’homme de Vitruve, on constate que le nombril de l’homme est bien le centre du cercle.

Intégrité de la colonne

On maintient l’intégrité de la colonne vertébrale en s’assurant qu’elle demeure allongée, en utilisant :

  • la force de la gravité
  • la respiration
  • notre intention.

Alignement des forces

Lorsque les membres sont parfaitement alignés, l’énergie coule harmonieusement à travers eux. 

Laissez la respiration vous bouger

La respiration et les mouvements sont amples et relaxés.

La respiration ponctue notre vie de la naissance à la mort. Cette oscillation intérieure module aussi chaque posture de yoga, et nous pouvons nous entraîner avec la posture de l’homme de Vitruve, qui nous servira de base pour toutes les autres. En effet, elle peut nous aider à entrer de façon consciente et relaxée dans chaque posture. 

Vous pouvez explorer comment la respiration fait bouger diverses parties du corps et suscite des sensations.

Engager tous les corps

Nous pouvons intégrer nos divers systèmes dans une posture de yoga. Ainsi, lors de cette posture, vous pouvez vous entraîner à distinguer les systèmes suivants :

  • Cellulaire : la matrice interne de notre être.
  • Musculo-squelettique : ce qui nous tient ensemble et nous permet de bouger. 
  • Fluide : tout ce qui circule en nous.
  • Organique : le contenu interne de nos cavités.
  • Neuro-endocrinien : les glandes qui gèrent notre fonctionnement.

Belle pratique ! Om.