Bharadvaja, Bharadvajasana, la fameuse torsion, tu connais ? Voici l’histoire très inspirante de ce héros qui lui a donné son nom !

Tu nous la réclamais ? Eh bien la voici : la légende de Bharadvaja, un héros du Ramayana !

Viens avec moi plonger dans cette épopée, et désormais, à chaque fois que tu feras Bharadvajasana, tu repenseras à cette histoire et seras encore plus déterminée(e) !
Cela te donnera même des clés pour la réussir encore mieux !

Les héros des textes anciens du yoga apparaissent dans plusieurs asanas. 

Aujourd’hui, je vais donc te présenter Bharadvaja, en l’honneur de qui l’on a nommé deux postures : Bharadvajasana I et II. 

Deux postures très puissantes, dont tu peux connaître les détails dans 

Mais qui était Bharadvaja ?

Bharadvaja, donc, était un célèbre Rishi du Ramayana.

Je vais te raconter deux histoires à son propos, qui vont te permettre de comprendre l’esprit de Bharadvajasana.

Bharadvaja était un rishi, un ancien sage -l’un des célèbres Sept Sages de l’époque védique, immortalisé dans la constellation connue en Inde sous le nom de Sapta Rishis, et dans l’astronomie occidentale sous le nom de la constellation des Pléiades.

Première histoire sur Bharadvaja :

Bharadvaja, une âme sage :

Bharadvaja était une âme sage. Lors de sa première naissance ici sur Terre, Bharadvaja savait que son Dharma consistait à apprendre et à étudier les Védas, afin de découvrir la vérité qui se cache derrière. Il était un être très spirituel et consacrait tout son temps et tout son effort à l’apprentissage des Védas, à la lecture, à l’écriture, à la mémorisation.

À la fin de sa première vie, il en avait appris plus que quiconque sur Terre.

Au cours de sa deuxième vie, son objectif était toujours élevé. Il se remit aux Védas et étudia, étudia et étudia. En raison de sa connaissance inégalée des Védas, sa sagesse commença à se répandre. Mais c’était un solitaire qui ne voulait pas être dérangé par ceux qui recherchaient sa sagesse. Il préféra rester en dehors de l’œil du public et étudier. Et ainsi il passa sa seconde vie de la même manière que la première.

Étant pour la troisième fois, Bharadvaja était à nouveau certain de son Dharma : il passait chaque moment au plus profond de l’étude. La nouvelle de sa connaissance des Védas se répandit. Mais, encore une fois, il n’eut pas le temps d’enseigner ce qu’il savait. Il voulait comprendre de plus en plus profondément les Védas, et passa donc sa vie, seul, à combler sa soif de savoir.

Message de Shiva à Bharadvaja :

À la fin de sa troisième vie, Bharadvaja était sur le point de mourir lorsque Shiva apparut à son chevet. 

Il savait que ce devait être le moment où il parviendrait à se libérer du cycle de la naissance et de la mort. 

Sur le ton d’un père déçu, Shiva a déclara : 

« Bharadvaja, tu n’as pas encore atteint la libération. » 

Le cœur de Bharadvaja se serra, mais il continua d’écouter.

Shiva poursuivit : 

« Il ne fait aucun doute que tu en sais plus sur les Védas que quiconque. […] Pourtant, ce que tu as  appris, dans toutes tes études, ne représente que trois poignées de terre par rapport à la montagne d’informations et de sagesse qu’il te reste à apprendre. Bien que tu connaisses les Védas, tu ne les comprends pas parce que tu n’a jamais pris la peine de partager leur grâce et leur joie avec les autres. C’est en enseignant et en partageant cette sagesse qu’elle prendra vie et vivra en toi. »

Le déclic : 

Bharadvaja naquit donc pour la quatrième fois. Dans cette nouvelle vie, il était toujours connecté à son Dharma, mais il le réalisa à travers l’enseignement et le partage des Védas, il ne les étudiait plus en solitaire. 

Bharadvaja trouva une grande joie en partageant sa sagesse, en apportant aux autres cette nourriture spirituelle présente dans son nom, et en les aidant à s’élever spirituellement grâce à la sagesse védique.

À la fin de cette vie, Shiva apparut de nouveau à Bharadvaja. 

Il était satisfait du travail que cette grande âme avait accompli, en offrant le cadeau du yoga au monde entier. 

Shiva, le cœur ouvert, lui offrit de tenir sa promesse de libération. 

Mais Bharadvaja déclina respectueusement l’offre : 

« Je sais maintenant que je ne peux jamais être plus proche de vous que lorsque je partage des moments de joie avec d’autres en leur transmettant ces textes sacrés. J’ai découvert le vrai sens des Védas et ils font maintenant vraiment partie de mon cœur et de mon âme. Vivre cette grande sagesse est un plus grand paradis que ce que je pourrais demander. »

Que peut-on tirer de cette histoire ?

Cette superbe posture, avec une jambe en demi-lotus, les hanches sur le côté, en torsion vers la jambe en demi-lotus (pour sa posture complète), nous rappelle que le voyage du yoga et de la sagesse n’est pas toujours facile. Il faut de la persévérance et du dévouement pour trouver la grandeur de notre âme et le but suprême de nos vies. 

Pourtant, lorsque nous le découvrons, nous nous rendons compte que ce monde peut être le paradis que nous avons toujours recherché.

Seconde histoire sur Bharadvaja :

Céline Miconnet-Bharadvajasana-posture yoga-torsion

Le Ramayana nous dit que lorsque le Seigneur Rama (héros du Ramayana, incarnation du Seigneur Vishnu) entra en exil, il trouva refuge dans les ashrams de plusieurs sages. Le premier de ces sages était Bharadvaja, qui vivait dans la forêt en en ascète et était entouré de ses étudiants.

Alors que Rama, son épouse Sita et son frère Lakshman s’approchaient de l’enceinte de Bharadvaja, le sage s’apprêtait à effectuer les rituels quotidiens de arghya et padya, en se lavant les mains et les pieds de sa divinité choisie.

À la périphérie de l’ashram, Rama salua l’un des étudiants de Bharadvaja. 

« S’il vous plaît, dites à votre professeur honoré que Rama, fils de Dasaratha, attend au bord de la forêt. »

L’étudiant surexcité courut vers l’intérieur. 

« Maître, quelqu’un qui ressemble à une divinité est venu ! Il dit qu’il est Rama. »

Rencontre entre Rama et Bharadvaja :

Bharadvaja s’empressa de rencontrer Rama et de l’accueillir à l’intérieur.

« Rama, s’exclama-t-il, j’ai pratiqué des austérités pendant toutes ces années dans l’espoir de voir le Soi, et maintenant vous êtes venu ! Je vous connais ; J’ai médité sur vous toute ma vie. Vous êtes Paramatman, le Soi suprême sous forme humaine, je ne sais même pas comment vous appeler ! Tout ce que je sais, c’est que je suis béni de vous rencontrer, mon Seigneur, mon Seigneur. »

Et il tomba aux pieds de Rama, laissant tomber ses bassins et ses vases d’eau.

« Lève-toi, Bharadvaja », dit gentiment Rama. Il aida le vieil homme à se lever et le prit dans ses bras.

« Vous êtes un sage et nous sommes des vagabonds dans la forêt, des souverains sans royaume. S’il vous plaît, donnez-nous un abri dans votre ashram ; reposons-nous et rafraichissons-nous avant de poursuivre notre voyage. »

« Bien sûr, Seigneur, tes compagnons et toi-même êtes les bienvenus pour rester ici aussi longtemps que vous le souhaitez. »

En faisant un geste vers l’eau renversée et les bassins dispersés que Bharadvaja avait lâchés dans son empressement, Rama sourit et dit :

« Nous avons interrompu votre pratique. Je suis vraiment désolé. Pouvons-nous participer maintenant ? »

Et Bharadvaja, qui chaque jour lavait les pieds et les mains du Seigneur suprême dans son imagination, lavait maintenant les pieds poussiéreux, bruns et musclés de ce Seigneur sous forme humaine. Et il était suprêmement heureux.

Que peut-on retirer de cette seconde histoire ?

Tout ceci pour te dire d’ajouter de la visualisation à ta pratique, et même plus généralement dans ta vie.

Bharadvaja avait visualisé le lavage des pieds et des mains de Rama chaque jour dans le cadre de ses dévotions. Il l’avait décrite en détail, avec dévotion, tous les jours, pendant un temps fort long. Et, dans sa vieillesse, l’objet de sa dévotion s’était manifesté. 

C’est exactement ainsi que le Yoga Sutra nous dit de pratiquer.

Ainsi, dans Yoga Sutra 1.13, Patanjali dit que la pratique (abhyasa) consiste à choisir des actions qui conduisent à un état stable et tranquille (stithau) et à les faire pendant longtemps, sans répit et avec une dévotion sincère. (I.14).

Tu n’as sans doute pas une pratique de dévotion comme celle de Bharadvaja, mais la visualisation est toujours un puissant allié dans votre pratique d’asana. 

Si tu veux réaliser une posture, mais que ton corps est peu coopératif, la visualisation peut grandement t’aider. 

Répète mentalement les mouvements que tu veux faire, imagine les muscles impliqués, comment tu vas respirer et ce que tu ressens corporellement précisément. C’est valable pour toute posture, ce peut être pour Salamba Sarvangasana, pour Salabhasana, pour Urdhva Dhanurasana, pour Dhanurasana … bref, toutes les postures que ton corps trouve encore compliquées 😉

Imagine cela tous les jours, patiemment, en détail, sans pression, sans stress, sans impatience. Un jour, alors que tu t’approcheras de la posture comme d’habitude, ton corps se dira : « Mais en fait, je sais comment faire ! » Et tout ira bien. Et toi aussi, tu te sentiras suprêmement heureux.

Alors, si ta torsion en Bharadvajasana n’est pas encore parfaite, applique ce principe !

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